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8 mars 2020 7 08 /03 /mars /2020 14:09

2CAA

2° dimanche de Carême - Année A

Chaque année, le deuxième dimanche de carême, on entend l’évangile de la Transfiguration. Certes, les apôtres ne vont pas au désert mais sur la montagne et, même si le texte n’est pas très précis, on voit difficilement comment l’épisode aurait pu durer quarante jours. Cependant, l’expérience que vivent Pierre, Jacques et Jean a ceci de commun avec le carême qu’il s’agit de les préparer au mystère de Pâques en leur faisant voir la fin pour qu’ils ne soient pas déstabilisés par les moyens. Cette dynamique de rappeler le but pour stimuler la marche se retrouve d’ailleurs dans les deux autres textes : le départ d’Abraham sur la foi de la promesse de Dieu et les exhortations de Paul à Timothée pour qu’il reste fidèle dans les difficultés. 

Pour avancer, il vaut mieux savoir où l’on va. Si l’on ne connaît pas le but, le chemin risque d’être une promenade ou un vagabondage. On peut dire que la première lecture nous racontait le début du chemin de la foi. Dieu promet à Abraham de faire de lui une grande nation, une bénédiction pour tous les peuples. Pour cela, il lui faut consentir à quitter le confort de son pays, de sa parenté et de la maison de son père. Ainsi le but du mystère de Pâques, c’est de faire de nous des bénédictions, des signes du bonheur. Nous ne cheminons pas vers des chocolats, ou des œufs cachés par des cloches en balade mais vers la plénitude de la vie divine. Si l’on nous propose, pendant ce carême de vivre concrètement la miséricorde par la générosité et le partage, c’est justement pour nous former à être des signes du bonheur. Ce qui nous guide dans nos efforts de carême, c’est cette question : « comment être une bénédiction pour les autres ? ». 

Mais il est important aussi de se souvenir du but à atteindre quand il est difficile. Savoir ce vers quoi on va permet de se motiver ; de trouver la force de dépasser les obstacles sans se décourager. C’est la raison pour laquelle saint Paul invite Timothée à prendre sa part des souffrances liées à l’annonce de l’évangile. En lui rappelant la vocation sainte à laquelle nous sommes appelés par la grâce du Christ Jésus, l’apôtre lui montre l’origine et la puissance de cette liberté vers laquelle il chemine. Ainsi par la résurrection resplendit la libération la plus éminente : cette vie éternelle qui nous est donnée dans le Christ. Mais il n’y a pas de liberté qui ne soit pas choisie et acceptée : on ne peut pas être libre sans le vouloir. C’est pourquoi le carême est un entraînement à la volonté pour se détacher de ce qui nous encombre ou de ce qui nous arrête. Nous pouvons vivre les privations de carême comme des exercices de liberté, de cette liberté qui nous vient du Seigneur.

Enfin il est bon de se rappeler du but à atteindre pour ne pas s’égarer dans des illusions ou des erreurs. Car souvent nous imaginons les choses autrement qu’elles ne seront. Les apôtres avaient reconnu en Jésus le Messie, mais ils se faisaient une idée fausse de sa mission. On le verra à Césarée lorsque Pierre reprochera à Jésus d’annoncer la Passion. Par la Transfiguration, Dieu invite Pierre, Jacques et Jean à accueillir la vérité plutôt qu’à la deviner. « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le » dit la voix dans la nuée, et ils vont devoir très vite mettre en pratique cette invitation en obéissant aux consignes du Seigneur lorsqu’ils redescendent « ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts ». Ce sont les deux tonalités de la prière du carême : la confiance et la patience. Apprendre à s’appuyer sur la parole de Dieu plutôt que sur nos sentiments, accepter que la vie soit rythmée sur le temps de Dieu plutôt que sur nos désirs. 

Nous sommes encore au début du carême, et il est bon de se souvenir du but pour avancer. C’est vers le mystère de Pâques que nous cheminons : par les œuvres de miséricorde nous nous préparons à être signe du bonheur de la vie divine, par les privations nous nous entraînons à être témoin de la liberté des enfants de Dieu, par la prière nous nous efforçons de nous laisser former par la parole du Salut. 

Que la Vierge Marie nous aide à entendre cette parole et à la mettre en pratique. Consolatrice des affligés, qu’elle fasse de nous les instruments de la miséricorde ; Secours des chrétiens, qu’elle nous soutienne dans les difficultés ; Refuge des pécheurs, qu’elle nous apprenne à nous laisser transformer par la puissance de Dieu pour que nous puissions resplendir de la vie que le Seigneur a permise et qui nous est destinée, dès maintenant et pour les siècles des siècles. 

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