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25 février 2024 7 25 /02 /février /2024 21:53

2CAB

2° Dimanche de Carême - Année B

Gn 22,1-18 ; Rm 8,31b-34 ; Mc 9,2-10

Les textes que nous venons d’entendre sont un peu déconcertants. L’expérience d’Abraham sur la montagne du pays de Moriah, celle de Pierre, Jacques et Jean sur la haute montagne, même la réflexion de saint Paul témoigne d’une sorte de mise au point pour rectifier des idées fausses que l’on pourrait se faire sur Dieu. Je ne prétends évidemment pas épuiser le sens de ces textes, mais je vous propose aujourd’hui de les considérer comme des rappels pour nous aider à purifier l’idée que nous nous faisons de la foi ou de Dieu. Après tout, le carême n’est-il pas le temps où nous nous rapprochons du Seigneur pour nous ajuster à sa Parole ?

D’abord il y a le texte de la Genèse rapportant le sacrifice d’Abraham. Un texte qu’il est facile de comprendre de manière assez choquante comme une sorte de test un peu sadique où Dieu jouerait avec les sentiments des hommes. Mais il n’est pas très juste de juger une histoire en ignorant la fin : c’est le dénouement qui donne le sens de l’histoire. Or précisément le texte nous dit que Dieu n’a pas voulu qu’Abraham sacrifie son fils unique, d’autant moins qu’il lui promet une descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel ! Ce qui nous est ainsi révélé, c’est qu’aux yeux du Seigneur, la valeur d’un sacrifice n’est pas la cruauté de la souffrance mais la disponibilité du cœur. Dieu ne prend aucun plaisir dans la mort ou la souffrance des hommes, ce qui lui fait plaisir c’est notre confiance en lui et en sa parole. Puisque nous sommes dans un temps de pénitence qui nous invite à des privations, souvenons-nous que la valeur d’un sacrifice ne se mesure pas à la souffrance mais à la générosité.

Ensuite nous avons entendu les réflexions de saint Paul dans la lettre aux Romains. Sans doute pourrait-on faire des recherches très savantes pour mieux comprendre à quelle problématique l’apôtre s’oppose, mais pour nous, il suffit déjà de remarquer à quel point il insiste sur le fait que le Seigneur n’est pas un Dieu qui prend mais un Dieu qui donne. Bien souvent nous avons tendance à nous tromper de sens quand nous considérons notre relation au Seigneur. Nous pensons que ce qu’il l’intéresse c’est ce que nous pouvons lui apporter, alors que ce qui est le plus important pour lui c’est ce qu’il nous donne. Ce changement dans l’orientation de notre relation à Dieu est appelé à rejaillir aussi dans nos relations avec les autres. Spécialement pendant le carême, l’invitation à des efforts de partage n’est-elle pas une invitation à partager le mouvement du cœur de Dieu en étant plus attentif à ce que l’on peut donner aux autres plutôt qu’à ce qu’ils peuvent nous apporter ?

Enfin, nous avons entendu le récit de la Transfiguration. Scène spectaculaire où Jésus en vêtements resplendissants s’entretient avec Moïse et Elie. On comprend que Pierre soit un peu confus, même si sa proposition de dresser trois tentes n’a rien d’indécent. Mais elle n’est pas adaptée parce que la Gloire de Dieu n’est pas un spectacle devant lequel on s’installerait, même avec toute la déférence requise. La voix qui se fait entendre dans la nuée nous rappelle que la Gloire de Dieu nous appelle et nous guide : « Écoutez-le ». Si nous sommes invités pendant le carême à faire aussi des efforts de prière, ce n’est pas pour devenir spectateurs de sa présence, mais pour être acteurs de sa Parole, en nous mettant à la suite du Christ, à l’écoute de ce qu’il nous demande.

Ainsi, les textes que nous avons entendus, nous invitent à corriger les fausses idées de Dieu que nous pourrions nous faire. Le Seigneur ne prend pas plaisir à notre souffrance mais à la disponibilité de notre cœur. Il n’est pas le Dieu qui prend, mais celui qui donne. Sa Gloire n’est pas un spectacle lointain que nous serions admis à entrevoir, mais une présence proche qui nous accompagne et qui nous guide. En vivant les différents efforts du carême, laissons-nous guider par ces rappels, pour que notre jeûne manifeste notre confiance dans le Seigneur, que notre partage témoigne de l’amour qui se donne, que notre prière nous rende attentifs à écouter ce que Dieu nous dit.

Que la Vierge Marie, Avocate des Toulonnais, nous aide à entendre cette parole et à la mettre en pratique. Consolatrice des affligés qu’elle nous apprenne à nous tourner vers le Seigneur. Mère du Bel amour qu’elle fasse battre nos cœurs au rythme du cœur de Dieu. Porte du Ciel qu’elle fasse résonner en nous l’appel du Christ, pour que nous demeurions en lui comme il demeure en nous, dès maintenant et pour les siècles des siècles.

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