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19 février 2012 7 19 /02 /février /2012 16:31

7° Dimanche du Temps Ordinaire - Année B

Comme nous le savons bien, Jésus est le maitre des surprises. En posant aux scribes la question de savoir ce qu'il y a de plus facile entre dire tes péchés sont pardonnés ou guérir le paralytique, Jésus ne pose pas un énigme très difficile, et pourtant, il agit ensuite de la manière opposée à la réponse évidente, en montrant qu'il est capable de faire ce qui est visiblement plus difficile. Mais pour nous qui lisons ce texte, il y a aussi une question implicite dans cette histoire, qu'est-ce qui est le plus important pour cet homme ? Être pardonné ou être guéri? Et il n'est pas sûr que notre réponse soit la même que celle de Jésus ! Parce que, à moins de prêter de mauvaises intentions au Seigneur, on peut penser que Jésus donne en premier ce qu'il a de meilleur, et que si sa première action et de pardonner les péchés c'est parce que c'est ce qu'il y a de plus important.

Mais nous ? Si l'on nous proposait de choisir entre la guérison et le pardon. Que préférerions nous ? Partant du principe que la bonne réponse est celle de Dieu, je ne sais pas si nous ferions le bon choix ! Comment se fait-il que nous ayons tendance à préférer ce qu'il y a de moins bon ? Il est vrai que nous sommes en général plus attentifs à ce que nous subissons, plutôt qu'à ce qu'on inflige à d'autres. Car le péché n'est pas une mince affaire, il n'y a qu'à entendre les reproches de Dieu rapportés par le prophète : "tu ne m'as pas appelé, tu n'as rien fait pour moi, tu m'as traité comme un esclave, tu m'as fatigué". Mais en contrepartie l'évangile nous donne à voir une image de la foi, de cette foi qui permet le pardon des péchés. Et l'image de cette foi ce sont les quatre porteurs qui défont le toit de la maison pour que leur ami puisse parvenir jusqu'au Christ. Ils montrent le chemin qui nous détourne des quatre reproches de la première lecture

Le premier reproche était : « tu ne m’as pas appelé ». Parce que le péché est ignorance et isolement. Au contraire la foi est union et relation, et cela ce voit parce que l'image de cette foi c'est un groupe, ils sont quatre, unis dans une œuvre commune. C'est une manière de nous rappeler que la foi nous inscrit dans une communauté, qu'elle ne se vit pas seul mais ensemble. La foi unit quand le péché isole.

Le deuxième reproche était : « tu n'as rien fait pour moi ». Parce que le péché est égoïsme et avidité. Au contraire la foi est dévouement et service, comme nous le voyons dans ce groupe qui porte le paralytique, un groupe qui est au service du plus faible. La vérité de la foi et la qualité d'une communauté chrétienne se mesure à l'attention qu'on porte à l'autre, spécialement à celui qui souffre.

Le troisième reproche est terrible : « tu m'as traité comme un esclave ». Parce que le péché est arrogance et méconnaissance de Dieu. Au contraire la foi est recherche et fascination pour Dieu. Il ne faut pas croire trop vite que le but de ces hommes était d'obtenir un miracle. le texte dit que Jésus enseignait : c'est donc pour que leur ami puisse entendre cet enseignement qu'ils l'emmènent. Ce n'est pas l'intérêt personnel ou matériel qui les guide, c'est l'intérêt spirituel et l'amour de la Parole.

Enfin le quatrième reproche était : « tu m’as fatigué ». Parce que le péché est usure et complication. Au contraire la foi est force et persévérance, à l’image de ces hommes qui vont tout mettre en œuvre pour contourner les obstacles et arriver jusqu’au Seigneur.

Alors, bien sûr, l’homme était certainement heureux de pouvoir rentrer chez lui par ses propres moyens, et tant mieux pour lui ! Mais, même si nous n’en avons pas toujours conscience, il y a bien pire que les infirmités du corps, c’est le péché qui considère Dieu comme un esclave, qui nous isole et nous enferme en nous même

Que la Vierge Marie nous aide à avoir une foi qui nous ouvre la porte au pardon de nos péché, à l’image des porteurs du paralytique. Arche de la Nouvelle alliance qu’elle nous apprenne à nous laisser fasciner par la Parole de Dieu. Mère de miséricorde qu’elle nous obtienne un cœur ouvert à ceux qui ont besoin de nous. Forteresse de David, qu’elle nous soutienne pour que nous sachions persévérer malgré les difficultés et aller jusqu’au bout du chemin, fidèles à l’appel que Dieu nous a fait de demeurer avec lui dès maintenant et pour les siècles des siècles. 

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12 février 2012 7 12 /02 /février /2012 14:31

Dédicace de l'Eglise St Flavien

( Ez 47,1-2.8-9.12 ; Ps 45 ; 1 Co 3,9b-11.16-17 ; Jn 2,13-22)

Il y a 144 ans exactement, le 12 février 1868, beaucoup de monde se pressait, ici même dans cette église St. Flavien, pour une cérémonie particulière. L'évêque Mgr Jordany habitait alors à Fréjus, et il avait fait un long voyage spécialement pour nous (à l’époque, venir de Fréjus pour aller à Toulon prenait toute la journée). Il allait consacrer notre église. Cette église, depuis 4 ans les paroissiens du Mourillon la construisaient. Depuis 1844 date à laquelle a commencé la paroisse, ils célébraient la messe dans un garage, et voilà qu'en 1862, le curé Aune décide que ça suffit, que le Seigneur mérite une maison ... et les paroissiens du Mourillon aussi. Malheureusement il ne verra pas le bâtiment achevé mais c'est son successeur, l’abbé Giraud qui portera le chantier à son achèvement.

Bon ... Tout ça c'est une belle histoire mais ce n'est pas le plus important. Le plus important, c'est que cette église soit consacrée. C'est à dire qu'elle ne sert que pour rencontrer Dieu. Ce n'est pas une salle de cinéma ou un théâtre où l'on vient pour se changer les idées. Ce n'est pas une boutique ou un supermarché où l'on vient chercher ce qui nous intéresse. Ce n'est pas un garage ou un hôpital où l'on vient réparer ce qui est cassé. C'est une église ... Un temple ... Un maison pour Dieu ... Un lieu où nous pouvons le rencontrer, où nous pouvons lui parler. Et dans la vision du prophète Ézéchiel, dans la première lecture,  nous comprenons que le temple c'est la source de la vie, c'est comme un cœur qui bat et qui permet à tout le reste de porter du fruit. Parce qu'une église est un lieu privilégié pour rencontrer Dieu, elle est un lieu de ressourcement et de fécondité.

Mais en fait, si l'on construit des églises, ce n'est pas tellement pour Dieu mais plutôt pour les hommes, et le bâtiment est aussi le signe de ceux qui se rassemblent. C'est pourquoi St. Paul expliquait : "vous êtes le temple de Dieu". Quand on passe dans une ville ou un village, et que l'on voit une église fermée, ou sale, ou pleine de choses cassées on se dit qu'il n'y a pas beaucoup de chrétiens dans cet endroit, ou s'il y en a, ils ne s'occupent pas beaucoup de Dieu ! L'église est le miroir de la paroisse : et la paroisse ce n'est pas que le curé, ou les prêtres, ou les catéchistes, ou les gens qui font telle ou telle chose. L'église c'est chacun de vous, et comme dans toute construction, on a besoin de chaque pierre. Il y en a qu'on voit plus que d'autres, il y en a qui supporte plus de chose que d'autres, mais le Seigneur est un bon architecte : il n'y a pas de pierres qui ne servent à rien ... Elles sont toutes utiles et toutes importantes

Et si nous sommes le temple de Dieu, ça veut dire que nous ne sommes pas un club d'amis, ou une association de sport, ou un service public ... Nous sommes la famille de Dieu. Ce n'est pas un bâtiment comme un autre, parce que nous ne sommes pas un groupe comme un autre : c'est un bâtiment pour Dieu parce que nous sommes la famille de Dieu ... Et qu'il a besoin de nous pour que tous les gens du quartier sachent que Dieu les aime et qu'il voudrait demeurer avec eux.

Aujourd’hui, en célébrant l’anniversaire de la consécration de notre église, nous nous souvenons que Dieu compte sur nous pour habiter au Mourillon. Nous nous souvenons que l’église n’a pas commencé avec nous, mais qu’elle ne continuera pas sans nous. Nous nous souvenons que notre raison d’être ensemble c’est de prier et de présenter le monde à Dieu. Alors, à l’exemple de St Flavien qui a renoncé à la guerre pour se consacrer au Seigneur demandons au Seigneur de chasser en nous et entre nous tout ce qui nous empêche d’être avec lui, pour que là où nous sommes, Dieu soit présent et reconnu.

Que la Vierge Marie, Temple de l’Esprit Saint, Demeure précieuse et Porte du Ciel nous aide à entendre cette parole et à la mettre en pratique. Qu’à son exemple, et par son intercession, nous sachions nous souvenir de la présence de Dieu au milieu de nous, que nous soyons fidèles à la consécration reçue à notre baptême, et que nous apprenions dans notre paroisse à vivre à la manière de Dieu, dès maintenant et pour les siècles des siècles. 

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