7° Dimanche du Temps Ordinaire - Année B
Comme nous le savons bien, Jésus est le maitre des surprises. En posant aux scribes la question de savoir ce qu'il y a de plus facile entre dire tes péchés sont pardonnés ou guérir le paralytique, Jésus ne pose pas un énigme très difficile, et pourtant, il agit ensuite de la manière opposée à la réponse évidente, en montrant qu'il est capable de faire ce qui est visiblement plus difficile. Mais pour nous qui lisons ce texte, il y a aussi une question implicite dans cette histoire, qu'est-ce qui est le plus important pour cet homme ? Être pardonné ou être guéri? Et il n'est pas sûr que notre réponse soit la même que celle de Jésus ! Parce que, à moins de prêter de mauvaises intentions au Seigneur, on peut penser que Jésus donne en premier ce qu'il a de meilleur, et que si sa première action et de pardonner les péchés c'est parce que c'est ce qu'il y a de plus important.
Mais nous ? Si l'on nous proposait de choisir entre la guérison et le pardon. Que préférerions nous ? Partant du principe que la bonne réponse est celle de Dieu, je ne sais pas si nous ferions le bon choix ! Comment se fait-il que nous ayons tendance à préférer ce qu'il y a de moins bon ? Il est vrai que nous sommes en général plus attentifs à ce que nous subissons, plutôt qu'à ce qu'on inflige à d'autres. Car le péché n'est pas une mince affaire, il n'y a qu'à entendre les reproches de Dieu rapportés par le prophète : "tu ne m'as pas appelé, tu n'as rien fait pour moi, tu m'as traité comme un esclave, tu m'as fatigué". Mais en contrepartie l'évangile nous donne à voir une image de la foi, de cette foi qui permet le pardon des péchés. Et l'image de cette foi ce sont les quatre porteurs qui défont le toit de la maison pour que leur ami puisse parvenir jusqu'au Christ. Ils montrent le chemin qui nous détourne des quatre reproches de la première lecture
Le premier reproche était : « tu ne m’as pas appelé ». Parce que le péché est ignorance et isolement. Au contraire la foi est union et relation, et cela ce voit parce que l'image de cette foi c'est un groupe, ils sont quatre, unis dans une œuvre commune. C'est une manière de nous rappeler que la foi nous inscrit dans une communauté, qu'elle ne se vit pas seul mais ensemble. La foi unit quand le péché isole.
Le deuxième reproche était : « tu n'as rien fait pour moi ». Parce que le péché est égoïsme et avidité. Au contraire la foi est dévouement et service, comme nous le voyons dans ce groupe qui porte le paralytique, un groupe qui est au service du plus faible. La vérité de la foi et la qualité d'une communauté chrétienne se mesure à l'attention qu'on porte à l'autre, spécialement à celui qui souffre.
Le troisième reproche est terrible : « tu m'as traité comme un esclave ». Parce que le péché est arrogance et méconnaissance de Dieu. Au contraire la foi est recherche et fascination pour Dieu. Il ne faut pas croire trop vite que le but de ces hommes était d'obtenir un miracle. le texte dit que Jésus enseignait : c'est donc pour que leur ami puisse entendre cet enseignement qu'ils l'emmènent. Ce n'est pas l'intérêt personnel ou matériel qui les guide, c'est l'intérêt spirituel et l'amour de la Parole.
Enfin le quatrième reproche était : « tu m’as fatigué ». Parce que le péché est usure et complication. Au contraire la foi est force et persévérance, à l’image de ces hommes qui vont tout mettre en œuvre pour contourner les obstacles et arriver jusqu’au Seigneur.
Alors, bien sûr, l’homme était certainement heureux de pouvoir rentrer chez lui par ses propres moyens, et tant mieux pour lui ! Mais, même si nous n’en avons pas toujours conscience, il y a bien pire que les infirmités du corps, c’est le péché qui considère Dieu comme un esclave, qui nous isole et nous enferme en nous même
Que la Vierge Marie nous aide à avoir une foi qui nous ouvre la porte au pardon de nos péché, à l’image des porteurs du paralytique. Arche de la Nouvelle alliance qu’elle nous apprenne à nous laisser fasciner par la Parole de Dieu. Mère de miséricorde qu’elle nous obtienne un cœur ouvert à ceux qui ont besoin de nous. Forteresse de David, qu’elle nous soutienne pour que nous sachions persévérer malgré les difficultés et aller jusqu’au bout du chemin, fidèles à l’appel que Dieu nous a fait de demeurer avec lui dès maintenant et pour les siècles des siècles.