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12 juillet 2020 7 12 /07 /juillet /2020 13:09

15TOA

15° dimanche du Temps Ordinaire - Année A

 

La parabole du semeur est une des perles de l’évangile. Elle mériterait qu’on la connaisse par cœur, non pas tellement dans les détails du texte qu’on apprendrait comme une récitation, mais il faudrait se souvenir souvent de la dynamique de l’enseignement, des images utilisées et de ce qu’elles signifient. On peut dire que dans cette parabole, Jésus nous donne le mode d’emploi de la parole de Dieu. Pour qu’elle soit féconde et puissante comme le disait Isaïe ; pour qu’elle porte du fruit et transforme notre vie, il faut lui laisser du temps.

D’abord, avant de laisser du temps à la Parole, il faut lui laisser une chance c’est-à-dire être disponible. C’est précisément ce que ne fait pas le premier terrain : le bord du chemin où il n’y a aucune chance que la semence ne germe. Il ne faut pas être de ceux qui voient sans regarder, qui entendent sans écouter. C’est sans doute la raison pour laquelle Jésus parle en parabole. Parce que dans une parabole, il est clair qu’il y a plus à voir que ce qu’on a aperçu, plus à entendre que ce qu’on a saisi. Pour laisser une chance à la parole il faut être prêt à se laisser surprendre et à se laisser instruire. Si la Bible ne vous dérange jamais, si vous pensez avoir tout compris, alors il y a des chances que vous ayez des yeux qui ne voient pas et des oreilles qui n’entendent pas !

Laisser du temps à la parole, c’est aussi la recevoir dans la fidélité et la confiance. Ce qui n’est pas le cas du terrain caillouteux. Image dit Jésus de ceux qui sont les hommes d’un moment. C’est sans doute l’un des grands défis à notre époque où tout est fait pour que nous soyons guidés par l’émotion ! Isaïe compare la Parole à la pluie et à la neige. Traditionnellement dans les cultures méditerranéennes la pluie est une bénédiction, mais soyons honnêtes, c’est rarement comme ça que nous la percevons. Parce que quand elle tombe, on a plutôt tendance à maugréer : sur le moment elle nous contrarie et on ne l’apprécie que si elle tombe doucement pendant la nuit, quand on peut l’éviter. Pour profiter des bienfaits de la pluie ou de la neige, il faut du temps. De même la Parole de Dieu est efficace, mais non pas comme une formule magique qui agit instantanément, c’est dans la durée qu’elle déploie sa fécondité et sa puissance, c’est avec le temps qu’elle transforme notre vie. 

Enfin, pour laisser du temps à la Parole, il faut lui en donner. Ce qui veut dire qu’il faut la choisir et la préférer. C’est ce que ne fait pas le terrain plein de ronces : il est encombré d’autres graines, et la semence du semeur est en concurrence avec les autres. Quand il y a trop de choses, quand tout se vaut, c’est le plus bruyant qui domine, c’est la loi du plus fort qui règne. Mais Dieu ne fait pas de bras de fer, alors sa parole est étouffée par les urgences, par l’immédiat ou le spectaculaire. Parfois sur les réseaux sociaux, on voit des gens pieux publier des citations de la Bible. Mais il faut reconnaître qu’elles sont un peu noyées dans la multitude des publications. Ne comptons pas sur nos amis Facebook pour connaître la Parole de Dieu ! Prenons-la, prenons le temps de la lire par nous-même, prenons du temps pour lui donner une place dans notre vie, dans notre réflexion et dans nos décisions. Si l’on ne s’arrête pas pour laisser un temps à la méditation de la Parole de Dieu, elle finit par s’effacer de notre cœur, diluée par tout le reste.

Oui la Parole de Dieu est puissante, elle nous est donnée pour connaître les mystères du Royaume des Cieux, elle éclaire notre vie en la guidant, elle transforme nos cœurs en les modelant à l’image et à la ressemblance du cœur de Dieu. Mais elle n’agit pas sans nous. Si elle est semée largement, il nous appartient d’être la bonne terre, celle qui lui permettra de s’épanouir. Par notre disponibilité, nous pouvons attendrir ce qui sinon serait un terrain aride, par notre fidélité, nous pouvons approfondir ce qui pourrait n’être qu’une couche superficielle sur les cailloux, par notre implication, nous pouvons dégager les ronces qui pourraient l’étouffer.

Que la Vierge Marie nous aide à entendre cette parole et à la mettre en pratique. Arche de la Nouvelle Alliance, qu’elle nous rende disponibles à la Parole de Dieu pour la comprendre et l’accepter. Secours des chrétiens, qu’elle nous soutienne dans la persévérance et la fidélité malgré les difficultés. Mère du Bel Amour, qu’elle nous apprenne à préférer la Parole pour qu’elle puisse accomplir en nous sa mission, et que nous demeurions en Dieu comme il demeure en nous, dès maintenant et pour les siècles des siècles. 

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