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10 décembre 2023 7 10 /12 /décembre /2023 13:11

2AVB

2° Dimanche de l'Avent - Année B

 Is 40,1-5.9-11 ; Ps 84 (85) ; 2 P 3,8-14 ; Mc 1,1-8

Nous savons que le temps de l’Avent est un temps d’attente, un temps qui nous invite à fixer nos cœurs sur ce qui va venir et qui n’est pas encore. On pense bien sûr aux célébrations de Noël, mais il n’y aurait pas de raison d’en faire un temps liturgique, si ça n’était qu’une affaire chronologique. Le souvenir de la naissance de Jésus nous invite à attendre son retour dans la gloire. Ainsi l’Avent nous propose de vivre dans l’attente de la présence du Seigneur. Encore cela reste-t-il des grands mots un peu abstraits. C’est pourquoi les différents textes que nous venons d’entendre nous présentent différents aspects de cette présence pour nous aider à mieux comprendre la nature de cette attente.

D’abord l’oracle d’Isaïe. Il commence par un appel « Consolez mon peuple ». La présence du Seigneur est donc une consolation, on l’attend comme on attend une délivrance. C’est une attente qui se vit dans l’espoir, c’est-à-dire dans le refus de la résignation. Malheureusement la vie ne manque pas de difficultés et de souffrances. A l’époque d’Isaïe, il s’agissait de l’exil et de l’esclavage à Babylone, mais il n’est pas nécessaire de se retrouver dans une situation aussi dramatique pour attendre une consolation. N’avons-nous pas trop d’occasion de regretter des ravins qui nous privent de ce que nous voulons, des montagnes qui fatiguent notre marche, des escarpements qui réduisent nos possibilités ? Attendre la présence du Seigneur comme une délivrance, c’est déjà ne pas baisser les bras devant les difficultés, relever la tête plutôt que de courber le dos, ne pas se résigner à l’injustice ni au péché, puisque nous avons besoin que Dieu règne dans le monde comme dans nos cœurs.

Ensuite il y avait la lettre de saint Pierre qui précisait : « ce que nous attendons, selon la promesse du Seigneur, c’est un ciel nouveau et une terre nouvelle ». La présence du Seigneur est une nouveauté, on l’attend comme on attend une promesse. C’est une attente qui s’appuie sur la confiance et qui s’exprime par une sorte d’anticipation pour préparer ce qui va venir. C’est pourquoi la Parole de Dieu est si importante pendant le temps de l’Avent. Comment attendre ce qu’on a oublié ? Comment préparer ce qu’on ne désire pas ? C’est en méditant la parole de Dieu que l’on peut contempler le ciel nouveau et la terre nouvelle que l’on attend ; c’est en se laissant guider par cette parole qu’on peut vivre dans la sainteté et la piété, comme nous y invitait l’apôtre. Attendre la présence du Seigneur comme une promesse, c’est grandir dans la foi, creuser le désir du règne de justice, et hâter l’avènement du jour de Dieu en s’attachant à ce qui vient plutôt qu’à ce qui disparaitra.

Enfin, il y avait le témoignage de Jean le Baptiste dans l’évangile. S’il invite à un baptême de conversion, il avertit : « voici venir celui qui est plus fort que moi […] moi je vous ai baptisé avec de l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint ». Ainsi ce qu’il propose n’est qu’un début. La présence de Dieu est un accomplissement, on l’attend comme on attend une plénitude. Il y a quelque chose du semeur dans l’attitude du Baptiste. Et c’est encore un aspect du temps de l’Avent qu’on pourrait illustrer par la coutume provençale du blé de la Sainte Barbe. Une manière de se rappeler que Dieu ne vient pas de nulle part, mais qu’il épanouit ce que nous avons semé. L’attente d’une plénitude n’est pas une idée, elle est un engagement et une vigilance pour que le temps déploie ce qui a commencé. Comment attendre le Prince de la Paix si nous ne voulons pas apaiser nos conflits ? Ce n’est pas nous qui apporterons la paix dans le monde, mais nous pouvons déjà être des artisans de paix, de ceux dont Jésus dit qu’ils sont appelés fils de Dieu.

Puisque nous sommes entrés dans le temps de l’attente, attendons la venue du Seigneur qui vient nous consoler en nous ouvrant à l’espérance ; attendons la venue du Seigneur qui accomplit la promesse en progressant dans la foi ; attendons la venue du Seigneur qui est plénitude de sa présence en nous engageant dans la charité

Que la Vierge Marie nous aide à entendre cette Parole et à la mettre en pratique. Consolatrice des affligés qu’elle nous fortifie dans les épreuves et nous détourne du péché. Arche de la Nouvelle Alliance qu’elle nous attache toujours plus à la Parole du Seigneur. Mère du Bel Amour qu’elle nous encourage à semer ce que nous attendons pour que nous puissions demeurer en Dieu comme il demeure en nous, dès maintenant et pour les siècles des siècles.

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