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9 juillet 2023 7 09 /07 /juillet /2023 18:33

14TOA

14° Dimanche du Temps Ordinaire - Année A

Za 9,9-10 ; Rm 8,9.11-13 ; Mt 11,25-30

Quelle étonnante prière de Jésus : « je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits » … En entendant ces paroles du Seigneur, je me souviens d’une histoire que l’on racontait : Au temps de l’athéisme triomphant en Union Soviétique, un enseignant rapportait fièrement à ses élèves les paroles du premier homme à aller dans l’espace, qui aurait dit « j’ai fait le tour du monde et je n’ai vu aucun dieu là-haut », ce à quoi un jeune garçon répondit : « s’il avait été au catéchisme, il saurait que Dieu est invisible » !

En vérité si Dieu cache des choses, cela reste un drôle de secret, puisque c’est un secret qui est accessible à tout le monde : Il n’est pas donné à tout le monde d’être savant ou sage, cela suppose d’étudier et de s’entraîner, de comprendre des choses compliquées ou d’accepter des efforts difficiles. En revanche, être tout-petit est accessible à tous. Cela ne demande aucune capacité particulière, seulement de consentir à la simplicité. Les secrets de Dieu ne sont pas réservés à des hommes ou des femmes d’exception, mais à ceux qui acceptent de les recevoir dans la confiance. Il est vrai que parfois nous préférons être impressionnés par ce qui nous paraît inaccessible, on admire ce qu’on ne comprend pas, on respecte ce qui nous dépasse. Mais Dieu ne cherche pas à nous stupéfier, il se propose de nous accompagner.

C’est d’ailleurs l’image qu’utilise Jésus dans la suite de l’évangile, lorsqu’il parle de joug. Il est vrai que notre culture urbaine nous oblige à faire un petit effort pour bien comprendre ce que le Seigneur nous dit. Le joug, ce n’est pas un fardeau, mais un attelage, qui permet à deux bêtes de traits de porter une charge. « Prenez sur vous mon joug », cela ne signifie pas « acceptez la charge que je vous impose » mais « venez avec moi pour que nous tirions ensemble le poids de votre histoire ». Jésus n’est pas le fermier qui nous impose le joug, mais le compagnon qui le porte avec nous. Et l’on comprend alors pourquoi il dit « mon joug est facile à porter et mon fardeau léger » : parce que, comme il est plus grand et plus fort que nous, c’est sur lui surtout que porte le poids, nous on ne fait que le soutenir !

Et Jésus explique comment il nous procure le repos : « je suis doux et humble de cœur ». Sa grandeur est la douceur, sa force l’humilité. Voilà ce que les sages et les savants ne peuvent comprendre. Ils pensent que c’est la dureté de l’effort et la fierté de la conquête qui nous font avancer. Mais le secret de Dieu qui se propose à notre confiance, c’est que la douceur et l’humilité font plus que la raideur et l’orgueil. C’est ce qu’annonçait déjà le prophète Zacharie : le roi juste et victorieux n’est pas le conquérant superbe sur son cheval majestueux, mais le pauvre monté sur un âne, un ânon le petit d’une ânesse. C’est aussi ce qu’indiquait saint Paul en nous invitant à vivre selon l’Esprit et non pas sous l’emprise de la chair. Dans les conflits c’est la douceur qui permet le pardon ressuscitant une relation brisée, alors que la dureté de la revanche ne conduit qu’à l’escalade de la violence. Dans les épreuves, c’est l’humilité qui permet la fidélité sans résignation, tandis que l’orgueil opiniâtre enferme dans le désespoir du désastre.

Accueillons donc ce que le Père a révélé aux tout-petits. Dans la simplicité de la confiance laissons-nous accompagner par le Christ. Guidés par l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts acceptons de partager la douceur et l’humilité du Seigneur pour trouver le repos de l’âme.

Que la Vierge Marie, Avocate des Toulonnais nous aide à entendre cette parole et à la mettre en pratique. Fille de Sion qu’elle nous apprenne à nous réjouir des secrets de Dieu proposés aux hommes et femmes de bonne volonté. Mère de Miséricorde qu’elle dispose nos cœurs à la douceur du Seigneur. Refuge des pécheurs qu’elle nous garde dans l’humilité qui permet de se laisser accompagner par le Christ, pour que nous puissions demeurer en Lui, comme il demeure en nous, dès maintenant et pour les siècles des siècles.

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