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27 juin 2021 7 27 /06 /juin /2021 09:11

13TOB

13° Dimanche du Temps Ordinaire - Année B

Sg 1,13-15 ; 2,23-24 ; Ps 29 (30) ; 2 Co 8, 7.9. 13-15 ; Mc 5,21-43

L’évangile nous rapporte deux miracles de Jésus, et l’on pourrait être tenté d’être un peu blasé, même si les belles histoires sont toujours réjouissantes. Cependant Saint Marc ponctue son récit de quelques détails pittoresques ou inattendus qui peuvent piquer notre curiosité pour percevoir ce qui nous concerne au-delà de l’aspect anecdotique des événements.

D’abord il y a la réflexion des disciples lorsque Jésus demande « qui a touché mes vêtements ? ». Puisque la foule était nombreuse et dense – à l’époque il n’y avait pas de gestes barrières – on comprend facilement leur remarque ironique « avec tout le monde qui t’entoure tu demandes qui t’a touché ? ». Et pourtant on ne peut soupçonner Jésus de naïveté ou de susceptibilité. S’il pose la question, c’est qu’il y a un enjeu important. La femme, d’une certaine manière, avait « volé » sa guérison au Seigneur. Et cela n’est pas satisfaisant pour lui. La grâce n’est pas de l’ordre de la magie ou de la mécanique. Il ne suffit pas de toucher son vêtement pour être sauvé ; Jésus veut qu’il y ait une rencontre, une relation. Il est d’ailleurs très bienveillant pour cette femme quand elle lui dit toute la vérité. Et voilà un premier enseignement essentiel pour notre vie spirituelle : elle doit se vivre dans une rencontre, au cœur d’une relation. Notre prière n’est pas magique ou mécanique. Il ne suffit pas de dire certaines paroles ou de faire certains gestes, il faut accepter de rencontrer le Seigneur, de lui dire toute la vérité, même en tremblant. Si l’audace de cette femme et sa confiance dans la puissance de Dieu est admirable, c’est surtout son attitude en réponse à la question du Seigneur qui doit nous inspirer. Dieu n’est pas une machine pour réaliser nos désirs, même les plus légitimes, il est un père qui nous aime et qui veut nous rencontrer.

Ensuite, il y a l’arrivée des gens de la maison de Jaïre, et la détermination de Jésus qui ne se laisse arrêter ni par le fatalisme des envoyés, ni par les moqueries des pleureurs. L’invitation qu’il fait au chef de la synagogue doit résonner en nous « ne crains pas, crois seulement ». Car il y a un mal plus grand que tout qui est la résignation : quand on baisse les bras et qu’on se dit « à quoi bon ? ». C’est ce qui arrive quand on s’enferme dans nos émotions ou dans notre propre perception des choses. Au contraire Jésus nous invite à la confiance, à nous appuyer sur sa parole. Là encore un chemin important nous est indiqué. Nous ne sommes pas la mesure des événements : ce n’est pas à nous de décider le sens de nos démarches et de nos actions, c’est la Parole de Dieu qui doit nous éclairer et nous guider. C’est elle qui fonde notre persévérance, c’est elle qui justifie notre confiance.

Enfin il y a la consigne ou plutôt les consignes que Jésus donne à ceux qui assistent à la résurrection de la jeune fille. L’expression est d’ailleurs suffisamment insistante pour qu’on la remarque « il leur ordonna fermement ». Qu’est-ce que Jésus demande ? De ne pas se répandre en commentaires mais de faire manger l’enfant. Comme pour nous faire comprendre que l’essentiel n’est pas dans le spectaculaire, mais dans l’ordinaire le plus banal. Sans doute est-il touchant que le Seigneur soit attentif à ce qui paraît dérisoire au regard du miracle ; mais plus profondément, c’est une invitation à s’engager, à prendre soin, au lieu de se disperser en discussions interminables. Devant l’œuvre de Dieu, on pourrait s’extasier de ce qui nous étonne et nous stupéfait, mais le Seigneur préfère qu’on se laisse entraîner par sa miséricorde ; qu’on ne reste pas spectateur du merveilleux, mais qu’on s’implique dans le service et l’attention les uns aux autres.

L’évangile de ce jour nous rapportait deux miracles, mais il nous rapportait surtout trois guérisons plus discrètes et plus essentielles de la vie spirituelle. En nous invitant à le rencontrer dans la simplicité et la vérité, Jésus nous guérit de la magie qui consiste à croire que la puissance de Dieu dépend de ce que nous faisons. En nous proposant de nous appuyer sur sa parole dans la foi et la persévérance, il nous guérit du cynisme et de la résignation auxquels conduit l’habitude de ne compter que sur ce que nous savons, voyons ou ressentons. En nous appelant à l’engagement dans le service, le Seigneur nous guérit de la fascination stérile du merveilleux et du spectaculaire.

Que la Vierge Marie, Avocate des Toulonnais, nous aide à entendre cette parole et à la mettre en pratique. Porte du Ciel qu’elle nous apprenne à répondre à l’appel du Seigneur qui veut nous rencontrer. Consolatrice des affligés qu’elle soutienne notre confiance et notre fidélité à la Parole de Dieu. Mère du Bel Amour qu’elle nous entraine à la suite du Christ dans l’engagement qui met en œuvre la foi pour que nous puissions demeurer en Dieu comme il demeure en nous, dès maintenant et pour les siècles des siècles.

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