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14 avril 2019 7 14 /04 /avril /2019 13:10

CARAC

Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur - Année C

 

Le dimanche des Rameaux est aussi celui de la Passion du Seigneur. Nous avons donc entendu le récit que donne saint Luc des derniers jours de Jésus. C’est une manière de plonger dans le mystère que nous allons célébrer, de nous rappeler les événements que nous allons revivre cette semaine. « Chaque matin, il éveille mon oreille, pour qu’en disciple, j’écoute » disait Isaïe dans la première lecture : essayons d’être disciples de Jésus et d’écouter ce qu’il dit aux hommes.

« Aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis ». C’est la dernière parole que Jésus adresse à un homme. Elle est pour le bon larron, celui qui reconnaît à la fois la justice de son sort, et l’injustice de ce que subit Jésus. C’est la parole la plus réconfortante de toute cette histoire, et pourtant, il nous est sans doute difficile de nous identifier au bon larron. Peut-être parce que nous n’avons pas commis des crimes justifiant la peine de mort … ce qui est heureux ! Mais sans imiter la vie du bon larron, nous pouvons chercher à avoir un cœur comme le sien : le cœur d’un pécheur qui reconnaît sa faute et se confie au Seigneur reconnu dans l’innocent crucifié. 

Avant cela, Jésus avait parlé aux femmes qui se lamentaient sur lui. « Ne pleurez-pas sur moi, pleurez plutôt sur vous-même » leur a-t-il dit. C’est une parole qui peut paraître un peu dure, après tout, c’est gentil de compatir à son sort. Mais Jésus nous met en garde contre ce qu’il peut y avoir de trompeur dans cette émotion. Elle détourne du vrai problème : que devient une société où l’on préfère le coupable à l’innocent ? Et puis il y avait peut-être quelque chose de formel dans ces lamentations : c’était un métier que d’être pleureuse ! Les paroles de Jésus nous invitent à ne pas rester spectateur, même ému, mais à voir combien nous sommes concernés par sa Passion. 

Si l’on remonte encore dans le temps, il y a eu aussi tous les procès : celui devant le collège des anciens, celui devant Pilate et celui devant Hérode. Là, Jésus ne dit rien … ou pas grand chose. Mais il explique pourquoi : « si je vous le dis, vous ne me croirez pas ; si j’interroge, vous ne répondrez pas ». C’est une deuxième mise en garde contre les cœurs fermés, contre ceux qui savent déjà et qui cherchent ce qu’ils ont déjà décidé. Hérode voulait un spectacle, Pilate voulait la tranquillité, et les chefs du peuple voulaient éliminer Jésus. Dieu ne peut rien pour celui qui ne veut pas l’écouter, alors il se tait

Et puis, au tout début, il y avait les Apôtres. Jésus annonce que l’un d’eux va le livrer, et voilà que la conversation tourne au combat d’orgueil : qui d’entre eux est le plus grand ? C’est typique des apôtres, toujours à coté de l’histoire ! Pourtant Jésus les reprend doucement et surtout il les confirme dans leur mission : « vous mangerez et boirez à ma table, vous siègerez sur des trônes » ; et il dit à Pierre « quand tu seras revenu, affermis tes frères ». Une manière de leur rappeler qu’il compte sur eux, malgré leur faiblesse, malgré leur infidélité …

Et nous, quelle parole voulons-nous entendre de la part de Dieu ? Qui serons-nous ? Cyniques et entendus comme les juges, émus et superficiels comme les pleureuses, ou bien, à l’image des disciples et du bon larron, humbles et confiants dans celui qui compte sur nous malgré nos faiblesses, dans celui qui a pris notre condition pour nous introduire dans la sienne.

Que la Vierge Marie nous accompagne tout au long de cette semaine Sainte. Mère de miséricorde qu’elle nous montre comment devenir ce que Dieu attend de nous. Consolatrice des affligés, qu’elle nous apprenne à ne pas nous laisser piéger par nos émotions ou nos idées. Porte du Ciel, qu’elle nous conduise jusqu’à la gloire dans laquelle le Seigneur nous entraîne, dès maintenant et pour les siècles des siècles.

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