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9 novembre 2014 7 09 /11 /novembre /2014 13:48

Dédicace de St Jean de Latran

 

Il est beaucoup question du Temple dans les textes que nous venons d’entendre. Comme vous savez que nous fêtons aujourd’hui la dédicace de la basilique du Latran, vous me direz que cela n’a rien d’étonnant. Cela dit, on peut se demander pourquoi l’anniversaire de cette église à Rome est fêtée partout dans le monde, et pourquoi cette fête est plus importante que le dimanche ordinaire ?

 

Il est vrai qu’au Latran, le 9 novembre 324, pour la première fois en occident, on construisait spécifiquement une église. Mais le bâtiment rappelle ceux qui s’y rassemblent, et fêter la dédicace c’est célébrer le mystère de l’Eglise. En fêtant la dédicace de la cathédrale du pape, nous nous associons à l’évêque de Rome pour célébrer le mystère de l’Eglise universelle, une manière de nous rappeler que l’Eglise, ce n’est pas seulement notre église, ce n’est pas seulement notre paroisse ou notre diocèse.

 

Dans la première lecture Ezéchiel nous rappelait la vision du Temple, un temple qui se trouve être la source de l’eau qui redonne vie au désert. Pour les juifs, le Temple est le lieu où demeure la gloire de Dieu. C’est donc une manière de signifier la présence de Dieu parmi les hommes, une présence qui est source de vie, de fécondité et de prospérité. Mais, au moment où Ezéchiel a cette vision, ce temple n’existe plus, il a été détruit par les armées babyloniennes. Et même s’il a été reconstruit ensuite, l’épisode de Jésus chassant les marchands nous rappelle que désormais le temple c’est le corps du Christ ressuscité. Pourtant, comme chacun sait, le Christ ressuscité est monté aux cieux. Comme le disait saint Paul dans sa lettre aux Corinthiens, sur terre, c’est nous désormais le temple de Dieu, le signe visible de sa présence. Nous qui sommes ici rassemblés aujourd’hui, mais aussi tous ceux qui partout dans le monde depuis que l’évangile a été proclamé aux nations, se sont rassemblés pour écouter la parole de Dieu et devenir le corps du Christ en partageant le pain et le vin consacré.

 

L’Eglise est donc toute tournée vers Dieu, elle est le lieu privilégié de la prière. Dans son architecture et son aménagement bien sûr, mais aussi dans le comportement et le cœur de ceux qui s’y rassemblent. La colère de Jésus constatant que la présence des marchands et des changeurs détournent de la présence du Père doit nous avertir. Est-ce que nous faisons bien attention à Celui qui est la raison d’être de nos bâtiments et de nos communautés. Sommes nous ici pour prier ou pour bavarder ? Les étals que Jésus renverse étaient là pour faciliter la prière en fournissant les animaux et la monnaie nécessaires aux sacrifices. Mais les moyens ont pris trop de place et ont détourné les pèlerins du but initial … Sommes-nous attentifs à garder le caractère sacré de nos célébrations ? Sommes nous attentifs à ce que l’invisible reste la raison d’être de ce qui se voit ?

 

L’Eglise est aussi signe de la Présence de Dieu. Par son témoignage elle fait retentir, là où elle est, la Parole du Seigneur. On ne devrait pas pouvoir parler de l’Eglise sans parler du Christ ! Comme le disait saint Paul, « que chacun prenne garde à la façon dont il construit » … les seules fondations légitimes de l’Eglise c’est Jésus Christ. Récemment encore, à l’occasion du synode sur la famille, on a plus entendu parler de l’église que du Christ. C’est sans doute le problème des médias qui ne comprennent pas la nature profonde de l’Eglise … mais dans nos discussions, entre nous ou avec nos amis, comment parlons-nous de l’Eglise ? Est-ce qu’il ne nous arrive pas, à nous aussi d’oublier parfois de parler du Christ quand on parle de l’église ?

 

Enfin l’Eglise est la source d’où jaillit l’eau qui donne la vie. C’est d’abord du côté du Christ en croix que jaillit cette eau vive, mais aujourd’hui, c’est à travers l’engagement des chrétiens que rayonne la puissance de Dieu. Quand on sort d’une célébration, on ne ferme pas une porte en attendant la prochaine rencontre, on est comme cette eau qui coule dans la région de l’orient pour assainir les eaux de la mer Morte. Si nous revenons à la source, c’est pour retrouver l’élan du cœur qui nous fait aimer comme le Christ nous a aimés, cet amour qui dans le don de soi et le service des autres permet que là où nous sommes poussent des arbres nouveaux, que les fruits de notre vie soient la nourriture que Dieu donne, que les feuilles de nos actions soient les remèdes qui annoncent le Royaume.

 

Que la Vierge Marie, Mère de l’Eglise, nous aide à entendre cette parole et à la mettre en pratique. Arche de la Nouvelle alliance qu’elle tourne nos cœurs vers la présence du Seigneur. Trône de la sagesse qu’elle ouvre nos bouches à la bonne nouvelle du Salut. Miroir de la Justice qu’elle épanouisse dans nos vies l’amour de charité, pour que là où nous serons nous demeurions en Dieu comme il demeure en nous, dès maintenant et pour les siècles des siècles.

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