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Un acte de foi, d'espérance et de charité

2 Novembre 2016 , Rédigé par mane-nobiscum-domine Publié dans #Fêtes

Commémoration des fidèles défunts

 

Nous voici invités aujourd’hui à prier pour tous les défunts. C’est une démarche importante pour nous, comme pour eux.

 

C’est d’abord une démarche de mémoire et de fidélité. Une manifestation de notre affection. Cet été, en visitant des petits villages de campagne, j’ai eu l’occasion d’aller dans ce qu’on appelle le « vieux cimetière », c’est-à-dire le cimetière où il n’y a plus de place pour de nouvelles tombes. Celles qui s’y trouvent sont donc plutôt anciennes. Et malheureusement certaines sont en très mauvais état : monument brisé, dalle affaissée … un cimetière ça n’est jamais très joyeux : ça peut être nostalgique ou romantique, mais là, c’était plutôt désolant et révoltant. Il y avait quelque chose d’indigne dans le fait que notre société puisse manquer à ce point de respect aux défunts. Il ne s’agit pas de rester enfermé dans le passé, mais l’un des signes de civilisation, c’est justement l’attention aux dépouilles de ceux qui sont décédés. On ne respecte pas la vie si l’on méprise la mort, car il n’y a pas d’avenir sans histoire. Prier pour les défunts, c’est d’abord un devoir d’humanité, un acte de charité.

 

Mais nous faisons aujourd’hui cette démarche dans une église, au cœur d’une cérémonie religieuse. C’est aussi un acte de foi. Les textes que nous avons entendus nous rappellent les promesses du salut : « en ces jours-là le Seigneur de l’univers préparera un festin sur sa montagne et l’on dira voici notre Dieu en lui nous espérions et il nous a sauvé ». C’est aussi la promesse de Jésus : « telle est la volonté du Père, que celui qui croit en moi ait la vie éternelle, et moi je le ressusciterai au dernier jour ». On ne prie pas tournés vers le passé mais vers le futur. Si tout était fini, il n’y aurait pas de raison de prier … on ne pourrait que pleurer et oublier. Mais la Parole de Dieu nous révèle que la mort n’a pas le dernier mot, qu’elle est un passage vers la vie éternelle, et que dans le cœur de Dieu continuent d’exister ceux qui, comme nous, sont promis au salut. Prier pour les défunts, c’est accepter de regarder l’invisible avec les yeux de la foi.

 

Et parce que nous sommes chrétiens, parce que nous croyons que la Résurrection du Christ nous promet notre propre résurrection, nous faisons aussi un acte d’espérance. Car nous ne prions pas que pour nous ou pour ceux que nous avons aimés. Nous savons qu’il y a des blessures à soigner, des pardons à donner, des peines à apaiser. Saint Thomas d’Aquin distingue les voyageurs, des bienheureux. Les bienheureux sont arrivés, ils sont dans la gloire de Dieu, ce sont les saints que nous fêtions hier. Les voyageurs, ce sont ceux qui sont encore en chemin, ceux qui n’ont pas fini de rendre compte à Dieu pour soi-même, comme disait saint Paul. Les voyageurs, c’est nous, mais ce sont aussi les défunts pour lesquels nous prions aujourd’hui. Et notre prière est là pour ouvrir au pardon et à la consolation. Confiant dans la miséricorde de Dieu, nous voulons ce que veut le Père : que tous viennent au Christ pour avoir la vie éternelle. Alors, à notre mesure, par notre foi, notre espérance et notre charité, nous accompagnons les défunts encore en chemin pour qu’ils puissent entrer pleinement dans la gloire de Dieu.

 

Que Marie, mère de Dieu et notre mère, nous aide à entendre cette parole et à la mettre en pratique. Vierge fidèle qu’elle soutienne notre prière pour que nous gardions le souvenir de ceux qui nous ont quitté. Consolatrice des affligés, qu’elle nous apprenne à faire confiance aux promesses du salut pour que nos vies restent ouvertes à la présence de Dieu. Refuge des pécheurs qu’elle accompagne notre prière pour que implorant et vivant la miséricorde, nous puissions retrouver tous les fidèles défunts au festin du Seigneur dans les siècles des siècles.

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