Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
1 août 2021 7 01 /08 /août /2021 10:30

18TOB

18° dimanche du Temps Ordinaire - Année B

Ex 16.2-4 12-15 ; Ps 77 (78) : Ep 4.17.20-24 ; Jn 6.24-35

Chacun à sa manière, les textes que nous venons d’entendre attirent notre attention sur les changements nécessaires dans nos réactions ou nos réflexions. En termes plus spirituels on peut dire qu’ils nous invitent à la conversion.

La première lecture rapportait l’épisode de la manne pendant l’exode. C’est sans doute un miracle significatif, qui a marqué la mémoire du peuple : trouver ainsi à manger tous les jours dans le désert, ce n’est pas banal. Mais ce qui est aussi stupéfiant c’est la réflexion du peuple : « nous étions heureux en Égypte, parce que nous mangions à notre faim ». En vérité, en Égypte, ils étaient loin d’être assis près des marmites de viande : au contraire ils pliaient sous le fouet du contremaître et lorsqu’ils ne travaillaient pas assez au goût de Pharaon, on diminuait leur ration de pain ! Leur réflexion est stupéfiante, et pourtant il est tellement banal que la mémoire enjolive le passé pour nous faire regretter ce qui n’a jamais existé. Et même quand la vie est plus difficile qu’autrefois, la nostalgie est souvent un piège qui désespère au lieu de stimuler. La première conversion à laquelle nous sommes invités c’est la conversion de la mémoire. Non pas qu’il faille oublier d’où l’on vient, mais le souvenir doit nous conduire à l’action de grâce et à l’espérance. Quand nous sommes ralentis par les regrets, c’est généralement le signe que nous oublions une partie de l’histoire : celle où Dieu est présent !

Sans doute pourrait-on aussi reprocher au peuple de préférer le confort à la liberté, et l’on rejoint ici la remarque de Jésus à la foule, lorsqu’il souligne qu’on le recherche pour de mauvaises raisons. Jésus invite à une deuxième conversion : la conversion du désir. Qu’est-ce que nous recherchons ? Ce qui passe ou ce qui demeure ? C’est sans doute une expérience aussi vieille que l’humanité de réaliser que le désir n’est pas infaillible et que l’on recherche parfois des choses qui n’en valent pas la peine ! On peut même dire que c’est le principe de la sagesse que de vouloir conformer le désir pour qu’il conduise au vrai bien. L’un des critères qui nous est donné c’est de vérifier que le désir ne nous tourne pas vers nous-mêmes mais vers le Seigneur. La conversion du désir, c’est de passer de l’égoïsme à la justice, parce que le monde n’est pas fait pour nous, c’est nous qui sommes faits pour le monde !

Enfin il y a une troisième conversion qu’indiquait la deuxième lecture : la conversion de la pensée. Elle était sous-jacente à la réflexion de Jésus lorsqu’il rappelle qu’au désert « ce n’est pas Moïse qui a donné le pain du ciel mais Dieu ». Saint Paul est plus explicite quand il évoque ceux qui « se laissent guider par le néant de leur pensée ». C’est qu’assez vite dans la vie on a tendance à oublier que l’intelligence a besoin d’être guidée, et dès que l’on découvre que l’on est capable de comprendre, on prétend se passer de maître. C’est ainsi qu’on risque de tomber dans la suffisance de celui qui croit tout savoir, l’orgueil de celui qui est sa propre référence. Au contraire saint Paul nous invite à nous laisser renouveler par la transformation spirituelle de notre pensée, c’est-à-dire rester à l’écoute de la Parole de Dieu pour se laisser conduire au-delà de notre propre horizon, jusqu’à la sainteté.

Nous voilà rassemblés pour recevoir le pain de la Vie, ce vrai pain venu du ciel. Comme nous le rappelait Jésus dans l’évangile, il s’agit de croire en Lui, et pour cela nous devons accepter de convertir notre mémoire, notre désir et notre pensée pour nous souvenir de la présence de Dieu, rechercher ce qu’il veut nous donner et nous laisser conduire par lui.

Que la Vierge Marie nous aide à entendre cette parole et à la mettre en pratique. Fille de Sion, qu’elle nous apprenne à reconnaître le Don de Dieu. Miroir de la justice, qu’elle nous guide vers ce qui demeure. Etoile du matin, qu’elle nous conduise dans la foi pour que nous puissions demeurer en Dieu comme il demeure en nous, dès maintenant et pour les siècles des siècles.

Partager cet article
Repost0

commentaires