Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
6 juin 2021 7 06 /06 /juin /2021 13:15

CSX B

Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ - année B

Ex 24,3-8 ; Ps 115 ; He 9,11-15 ; Mc 14,12-16.22-26

Chaque année, la Fête-Dieu ou solennité du Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ est l’occasion qui nous est donnée pour approfondir le sens de ce que nous vivons lorsque nous communions. C’est que, comme pour beaucoup d’autres choses, nous pourrions prendre l’habitude et répéter des gestes et des paroles machinalement, sans vraiment penser à ce que nous faisons. Cette année les textes proposés évoquent le thème de l’alliance, voyons comment ils éclairent le mystère de l’Eucharistie.

D’abord, nous avons entendu le récit de l’alliance au temps de Moïse. Ce qui est frappant c’est l’importance de la parole de Dieu. Moïse rapporte les paroles du Seigneur, puis le peuple répond « toutes ces paroles nous les mettrons en pratique », ensuite il écrit toutes les paroles du Seigneur, puis il prend le livre de l’Alliance et en fait la lecture au peuple, enfin il termine en disant que ces paroles sont la base de l’Alliance que le Seigneur conclut. Si l’on n’a pas compris, soit on est sourd, soit on est très distrait ! Si la Parole de Dieu est importante, c’est que la communion est d’abord un acte de foi. C’est pourquoi, quand on nous présente le Corps du Christ, on répond « amen » et non pas « merci ». On ne croit pas parce qu’on a une idée ou une envie, on croit parce qu’on a entendu la Parole et qu’on veut la mettre en pratique. Si l’on vous demande pourquoi vous allez à la messe, la bonne réponse c’est « parce que le Seigneur l’a demandé ». De la même manière si l’on vous demande pourquoi vous dites que l’hostie est le corps du Christ, la bonne réponse c’est « parce que Jésus l’a dit ». Tout ça suppose donc un temps d’écoute et de préparation. On ne communie pas pour faire comme tout le monde ni par hasard, mais pour entrer dans l’alliance après avoir entendu la Parole, accepté de la croire et décidé de la mettre en pratique.

Ensuite, nous avons entendu un texte de la lettre aux Hébreux … un texte un peu compliqué et je ne me risquerai pas à demander qui d’entre vous l’a compris, parce que je me sentirais aussi obligé de répondre. Mais on peut remarquer quand même qu’il y a une idée de transformation puisque l’auteur parle de sanctifier et de purifier nos consciences des actes qui conduisent à la mort. Ainsi la communion vient nous transformer. Et dans l’eucharistie, la principale transformation c’est de mettre le Seigneur au centre de notre vie. Quand Jésus dit « Prenez, ceci est mon corps » il faut comprendre le verbe prendre comme recevoir ou participer plutôt que comme saisir. Après tout quand on prend le train, on ne le saisit pas ! Il y a une dimension d’obéissance et de disponibilité dans la communion. C’est la raison pour laquelle nous devons veiller à recevoir le Corps du Christ avec beaucoup de respect, que nous devons aussi garder un esprit d’obéissance pour ne pas croire que c’est notre affaire. C’est d’autant plus subtil qu’on a souvent tendance à contourner l’obéissance en obéissant à ce qu’on préfère ! Pour que l’alliance se déploie dans la communion, il faut se rappeler qu’elle n’est ni un droit, ni une conquête, ni une récompense, mais un don qui nous transforme pour que nous puissions plaire à Dieu et être proche de lui.

Enfin nous avons entendu le récit du dernier repas du Seigneur que rapporte saint Marc. De nombreux indices nous rappellent le contexte : le premier jour de la fête, où l’on immole l’agneau pascal, juste avant que Jésus et les disciples se rendent au mont des Oliviers. Comme dit la prière d’ouverture « dans cet admirable sacrement tu nous as laissé le mémorial de ta passion ». Et il y a cette étonnante réflexion de Jésus : « je ne boirai plus du fruit de la vigne, jusqu’au jour où je le boirai dans le royaume de Dieu ». Il y a donc une dimension d’attente et de promesse. Saint Irénée disait que l’eucharistie sème en nous des graines d’éternité. On peut dire que la communion nous prépare à la vie divine. La communion n’est pas le but de la vie, c’est la vie éternelle qui est le but de la communion. C’est pourquoi on nous demande de ne pas communier plus d’une fois par jour. Ce n’est pas en semant plus de graines qu’elles poussent plus vite ! Ce qui compte ce n’est pas tant la quantité que la qualité. Bien sûr la fréquence et la fidélité contribuent à la qualité de notre présence à Dieu, mais c’est bien cette union au Seigneur qui est importante, la communion n’est qu’un moyen. Dans notre monde un peu matérialiste, vérifions que notre attachement à l’eucharistie est bien spirituel et que nous l’accueillons vraiment comme nourriture de la vie divine. Aussi prenons le temps après la communion, de laisser se déployer la présence de Dieu dans nos cœurs par la prière, et veillons aussi à ce qu’elle se déploie dans nos vies par la charité.

Par le mystère de son corps et de son sang, le Christ nous fait entrer dans l’alliance nouvelle et pour cela nous devons écouter sa Parole pour que notre communion soit un acte de foi. Le Seigneur nourrit aussi en nous la grâce du baptême en nous purifiant pour que nous puissions le mettre au centre de notre vie. Nourriture pour la route, l’eucharistie nous conduit et nous prépare à la vie éternelle ; ne détournons pas le regard du Royaume de Dieu auquel elle nous appelle.

Que la Vierge Marie, Avocate des Toulonnais, nous aide à entendre cette parole et à la mettre en pratique. Arche de la Nouvelle Alliance qu’elle fortifie notre foi ; Temple de l’Esprit Saint qu’elle affermisse notre espérance ; Mère du Bel amour qu’elle nous entraîne dans la charité pour que nous puissions demeurer en Dieu comme il demeure en nous, dès maintenant et pour les siècles des siècles.

Partager cet article
Repost0

commentaires